Un peu d'histoire…
« Gressy » vient du latin « gratiacum », lieu de grâce, c’est-à-dire, endroit agréable.
Selon certains documents, il est probable que ce lieu ait été habité depuis la préhistoire, puisqu’une « hache » polie ainsi qu’un « coup de poing » ont été récemment trouvés.
Toutes les informations concernant ce petit village peuvent être consultées aux archives départementales mais les quelques lignes qui suivent permettront aux lecteurs d’entrevoir ses origines et sont tirées d'un ouvrage "Si Gressy m'était comté" réalisé en son temps par l'Association "Les Amis de Pierre-Joeph Macquer".
Au Moyen Âge, après la constitution en 1135 d’une communauté rurale qui créa 7 paroisses dont Claye, Gressy et Souilly, c’est en 1180 que la période historique de la commune de Gressy commence. Raoul de Gressy, petit seigneur de ce lieu béni fonda l’église dédiée à saint Denis et y installa deux moines augustins venant de l’abbaye de Chaage à Meaux. Raoul avait une fille, Eustachie qui épousa Guillaume Cornelio, seigneur de Compans. Ils continuèrent l’œuvre de construction de l’église qui fut bénie par l’évêque de Meaux, Simon Premier en 1189, date à laquelle arriva un troisième chanoine.
En ce temps-là, Gressy faisait partie de la vieille « France » et s’appelait Gressy-en-France, tout comme Saint-Denis-en-France et tous les autres villages du domaine royal. D'ailleurs, depuis quelques années, la ville connue sous le nom de Tremblay-Lès-Gonesses, n'a-t-elle pas retrouvé son nom d'origine "Tremblay-en-France" ?
Revenons à notre petite église qui fut détruite par la foudre au XVIIème siècle mais restaurée aussitôt. Elle abrite, avec d'autres oeuvres d'art, l’énigmatique pierre tombale de Pierre de Gressy que le visiteur trouvera le côté gauche en entrant dans l'édifice. De plus en plus effacée par le temps, la belle écriture gothique du XIVème siècle, nous suggère le tombeau d’un croisé de l’ordre des templiers de retour de terre sainte.
C’est au milieu du grand siècle de Louis XIV disparu en 1715 qu’apparaît la famille de Fremont orginaire de Normandie.
Robert de Fremont, dont la famille et ses descendants résideront à Gressy jusqu’au XVIIIème siècle, a sa pierre tombale qui orne le mur de l’église actuelle à côté de celle de Pierre de Gressy. Robert de Frémont fait l'acquisition des fiefs de Gressy-en-France et de Moulignon. Seigneur de Gressy au XVIIème siècle, il vit au château avec sa grande famille de six enfants. Mais, sans doute, l’inconfort de ce lieu, l’incitera à faire construire une grande maison bourgeoise dont le nom de « Clairefontaine » perdure dans les mémoires des habitants. Il y fera dessiner un parc, planter des arbres et creuser deux « canaux » qui, selon certaines personnes qui se sont penchées sur l’histoire de Gressy, seraient inspirés des techniques artistiques de LE NOTRE. Il réalisera plusieurs constructions dont une ferme importante dite « ferme du Château ». Cette ferme, à la suite de la décision de son propriétaire d’en arrêter l’exploitation, sera transformée en 1992 avec l’appui de la municipalité de Gressy en hôtel de luxe 4* par un groupe d’investisseurs anglais.
Après 1750, le comte de Pons-Saint-Maurice, lieutenant-général des armées du roi, entre en possession du fief de Gressy. Mécène, il est le protecteur de Carmontelle (1717-1806), peintre, graveur, auteur dramatique et dessinateur de jardins. (sources : « Histoire de Claye et ses environs »).
L’écusson qui orne les fonds baptismaux a été adopté comme armes du village… « d’Azur à 3 têtes de léopard posées deux sur une ». |
Un personnage et des visiteurs célèbres…
Pierre-Joseph Macquer (1718-1784) – Chimiste et botaniste. Personnage célèbre de la commune de Gressy, il fut professeur de pharmacie et de chimie au jardin du roi et devient directeur du Pensionnaire de l’académie royale des services en 1774. Censeur royal, il travaille avec Antoine Baumé, apothicaire à Paris, et Lavoisier avec qui, ils mettent au point le verre ardent, premier four solaire. Passioné des sciences, c’est comme chimiste de la manufacture de Sèvres qu’il se distingue particulièrement. Il est chargé par le roi de retrouver la porcelaine dure dont le secret est jalousement gardé par les chinois. Il étudie, avec son ami Baumé, l’art du teinturier en soie pour le compte de la manufacture des Gobelins et c’est dans sa propriété de Clairefontaine, où il avait installé son laboratoire et un jardin botanique, qu’il fait ses premiers essais. En 1766, dans le cadre de ses fonctions aux Gobelins, ses recherches porteront plus directement sur « le bleu de Prusse » et « la cochenille ».
Ce domaine de Clairefontaine, que Macquer appelait son « Elysée » avait été acheté en 1754 par Philippe Antoine Macquer. La maison de Gressy devient la maison familiale de vacances pour tous les Macquer, frères et cousins, dont Pierre-Joseph et Philippe, fils de Joseph, frère de Philippe Antoine.
C’est à Gressy, où il séjournait la moitié de l’année, qu’il conçut et rédigea la plupart de ses ouvrages et écrits scientifiques Y vinrent le visiter certains personnages du monde des sciences, comme Baumé, Cadet, Lavoisier et Tillet. Il succomba le 15 février 1784.
Un peu plus récemment…
1944 : Les jours précédents la Libération (août 1944), il fallut se réfugier dans des tranchées creusées à la hâte en attendant les Américains qui firent un pont de bateaux pour traverser la canal de l’Ourcq. Gressy fut libéré le 29 août 1944, les troupes américaines firent quatorze prisonniers allemands qui seront employés dans les fermes pour remplacer les ouvriers français mobilisés.
1951 : on plante cinquante peupliers sur la CD 139.
1962 : le village s’est endormi pendant toutes ces années et sa population est passé de 150 à 47 habitants.
1968 : le lieu commence à retrouver ses grâces… Après bien des difficultés, le domaine acquis en 1965 – l’ancien parc de la comtesse de Pons – Gressy devient un village moderne ; une école est créée ; la mairie s’installe dans le château rénové ; l’église est réparée ; la Beuvronne et l’étang sont curés et les arbres sont soignés et replantés. Création d’un lotissement de 140 pavillons plus connu sous le nom de lotissement du "Parc Macquer".
1974 : inauguration du village le 30 juin et mérite le prix de l’environnement de la Seine et Marne.
1975 : fondation du musée Macquer avec l'aide de subventions communales et départementales
1978 et 1979 : signature d’une convention entre la Société Bréguet Constructions et la commune pour la création de deux nouveaux lotissements situés de part et d'autre de la rue Saint-Denis : le domaine de l'Orme et le domaine de la Garenne. Dans le cadre de cette extension de l'habitat, les permis de construire du foyer rural et de la salle des fêtes sont attribués à la municipalité.
1984 : agrandissement de l’école communale et ouverture de la section maternelle.
1985 : construction d’une station d’épuration neuve en lieu et place de la précédente devenue obsolète.
1991 et 1992 : construction du Manoir de Gressy en lieu et place de la Ferme de Frémont.
1999 et 2000 : construction de 10 maisons « Hameau de l’Orme » désservi par l'allée d'Ariane.
2002 et 2003 : construction de 17 maisons « Parc de la Rosée ». On y accède par l'allée de Cérès.
2005 : construction du groupe scolaire André Turcat.
2009 et 2010 : construction d’une station d’épuration intercommunale avec la commune de Messy.
Depuis 1990 la partenariat avec la commune de Messy, puis celle de Nantouillet et Saint-Mesmes ne fut pas en vain mot. Petità petit, pour rendre service aux habitants, cette entente intercommunale se mit à fonctionner tout d'abord par l'accueil des enfants de Nantouillet à Gressy, cette première commune n'étant pas autorisée à reconstruire son école par suite de son positionnement en zone de bruit de l'aéroport de Roissy. Quelques années plus tard l'accueil des enfants de Messy en classe maternelle à Gressy fut opéré et les enfants de Gressy bénéficièrent de la restauration scolaire de Messy. En 2005 , une nouvelle école, André Turcat, a remplacé l’ancienne pour accueillir, non seulement les enfants gressiaques, mais une partie des enfants des villages environnants.
De nombreux maires se sont succédés à Gressy :
M. PIOT (1910-1919)
M. CENDRIER (1919-1926)
M. TEYSSON-LACOMBE (1926-1935)
M. RICHEBOIS (1935-1944)
M. MASSEPORT (1944-1959)
M. HEITZ (1959-1965)
M. SELLERET (1965-1983)
M. BERNAZEAU (1983-1986)
M. DESCHAMPS (1986-1989)
Et actuellement
M. GENIES (depuis 1989)
L’histoire démontre que tous ces hommes ont eu le caractère de savoir défendre et respecter l’environnement de cette charmante petite commune et qu’aujourd’hui, Gressy garde encore les avantages d’un « petit village » où il y fait bon vivre.